Les documentaires et les biopics sur les auteurs sont en plein essor, façonnent les images du statut d’auteur et contribuent à l’histoire littéraire. Pourtant, malgré l’explosion de l’intermédialité dans les études littéraires, ils n’ont guère été pris en compte jusqu’à présent. Cet article montre à travers un documentaire sur Felicitas Hoppe et deux biopics dans lesquels Rainer Maria Rilke apparaît comme le complice le plus important comment les films de cinéma récents - ces films ont été réalisés en 2016 et 2017 - réussissent à mettre en scène le statut d’auteur à l’écran. L’analyse se base sur une perspective double qui se concentre, d’une part, sur les procédés intermédiaux avec lesquels des poèmes, par exemple, sont rendus productifs à l’écran. D’autre part, on se demande d’un point de vue de la sociologie de la culture dans quelle mesure les artistes filmés fonctionnent comme les prototypes d’une tendance générale à la créativité dans les sociétés de la modernité tardive, comme le diagnostique entre autres Andreas Reckwitz.