À la suite de la Première Guerre Mondiale un groupe de jeunes intellectuels allemands se rassembla autour des protagonistes Franz Rosenzweig et Eugen Rosenstock-Huessy dans le but d’introduire de nouveaux modes de pensée susceptibles de fournir une alternative aux modes et institutions de la période de l’avant-guerre qui avaient failli et mené à la catastrophe. Sous le signe du ‘Neues Denken’ (de la ‘nouvelle pensée’) le group visait à recréer et renouveler les fondations de la vie sociale et politique. Cette aspiration se manifestait par une variété d’activités, par des projets philosophiques et pédagogiques ainsi que par la création de revues, de maisons d’édition et des imprimeries. L’article présenté cherche à explorer ce mouvement encore peu étudié pour interroger la notion de fondation mise en avant par les projets et propositions de ce groupe.

In the aftermath of World War I a group of young German intellectuals around the protagonists Franz Rosenzweig and Eugen Rosenstock-Huessy joined in the effort of seeking an alternative to the modes of thought and institutions of the pre-war era which had ended in failure and catastrophe. Under the sign of the ‘Neues Denken’ (‘new way of thinking’) as they called themselves the group aimed to reshape and recreate the foundations of social and political life. This impulse became manifest in a variety of different activities, in philosophical and pedagogical projects as well as in the creation of journals, publishing houses and printing presses. The present article seeks to explore this still neglected movement in the history of 20th century thought and to enquire into the concepts of foundation at stake in the projects and proposals of the movement.