Exploring the reasons for the popularity of Sparta and its legislator Lycurgus in the work of Rousseau, Schiller, and Hölderlin, the article analyzes how ancient myths of legislation are used in the esthetic and historical-philosophical discourses of the 18th century to legitimate modern acts of foundation. What turns out to be crucial is the pedagogic function of Lycurgus as „educator of the people“. A function he exerts by means that appear to be in tune with the esthetic debates of the 18th century. As for Rousseau it is the anti-representative, immediate form of oral legislation of the so-called „rhetra“ that promises the moral formation of the citizens instead of their governance by written law. Schiller and Hölderlin are both highly interested in the theatrical implications of the affective commitment to the law evoked by the self-sacrifice of the legislator, a radical act that has already been highlighted by Plutarch in his ‚Parallel lives‘.

Sparte et son législateur Lycurgue ont trouvé un grand retentissement dans les oeuvres de Rousseau, Schiller et Hölderlin. S’interrogeant sur les raisons de cette popularité, le présent article s’intéresse aux mythes anciens autour de la figure du législateur et leur réception dans les discours historico-politiques et esthétiques du dix-huitième siècle où ils servent souvent comme moyen de légitimer des actes fondateurs modernes. L’aspect principal qui ressort de ces débats est la fonction de Lycurgue en tant qu’éducateur du peuple. Les moyens par lesquels il exerce cette fonction vont de pair avec la teneur des discussions esthétiques du dix-huitième siècle. Selon Rousseau c’est la forme immédiate de la législation orale caractéristique de la Rhêtra qui – à la différence du gouvernement par les lois écrites – est susceptible d’accomplir une formation morale des citoyens. Schiller et Hölderlin sont, tous les deux, attirés par les aspects théâtraux du sujet ainsi que par l’engagement affectif qui se manifeste dans le sacrifice volontaire du législateur, Nous y retrouvons l’acte radical déjà évoqué par Plutarque dans ses ‚Vies parallèles‘.