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„Die Toten haben Hunger“

Aglaja Veteranyi über Ritual und Moderne

Juliane Prade-Weiss


Pages 235 - 260



Actuellement, on traite souvent de la guerre, du terrorisme de même que de leurs retombées respectives en les assimilant à des formes de deuil rituel telles qu’elles sont présentes dans la tragédie attique. Or, ce type d’analyses hâtives reproduit des distinctions binaires, qui régulaient déjà le débat antique par rapport à la relation entre le deuil rituel et la vengeance et par conséquent à la relégation nécessaire du deuil de la polis: moderne vs archaïque, occidental vs oriental, démocratique vs despotique, masculin vs féminin, rationnel vs émotionnel. Dans ‚Das Regal der letzten Atemzüge‘ (2002), Aglaja Veteranyi rencontre dans son exil suisse des rites de déploration roumaine et elle analyse la vision moderne des rites anciens qui les marginalise de façon géographique, sociale et historique tout en y gardant un lien nostalgique. L’herméneutique poétique de Veteranyi représente une vision dialogique de ces rites, ce qui est un défi pour l’allégation exploratoire propre aux efforts théoriques.

Current responses to war, terror, and their violent aftermath are regularly discussed with reference to ritual forms of mourning presented in Greek tragedy. These negotiations often reproduce binary distinctions regulating already the classical discourse on banning ritual laments from the polis due to their link to vendetta: modern vs. archaic, western vs. eastern, democratic vs. despotic, male vs. female, rational vs. emotional. Encountering Romanian death rites in Swiss exile, Aglaja Veteranyi’s ‚Das Regal der letzten Atemzüge‘ (2002) analyses the modern view back at rituals that both longs for them and situates them on the geographical, social, and historical margin. Veteranyi’s poetical hermeneutics outlines a dialogical view of ritual that challenges the explanatory claim of theoretical approaches.

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