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„Ces tems de barbarie étoient le siécle d’or“. Rousseaus ‚Le Lévite d’Éphraïm‘ und Bodmers ‚Menelaus bey David‘ im Kontext zeitgenössischer anthropologischer Diskussionen

Melanie Rohner


Seiten 59 - 74



Comme Jean-Jacques Rousseau le notait dans ses Confessions, ce sont précisément les Idylles de Salomon Gessner qui l’ont poussé à écrire son « Poeme en prose » Le Lévite d’Éphraïm. Cette association surprenante entre l’histoire sanguinaire du Lévite et le monde pastoral pacifique et arcadien de Gessner s’explique par le cadre de référence de l’anthropologie de l’époque. Rousseau lui-même considérait le syndrome de cruauté particulière et de pureté proche de la nature comme une propriété caractéristique d’un certain niveau de développement phylogénétique: la période de barbarie au cours de laquelle les humains, dans leur majorité, auraient encore vécu comme des bergers nomades. Tant les protagonistes du Lévite de Rousseau que ceux des Idylles de Gessner relèvent de cette période, mais aussi ceux d’un épyllion intitulé Menelaus bey David, que Johann Jakob Bodmer n’a pas publié par hasard en 1782 en même temps que sa première traduction allemande du Lévite de Rousseau.

As Jean-Jacques Rousseau noted in his Confessions, Salomon Gessner’s Idyllen of all things were the inspiration behind his ‘prose poem’ Le Lévite d’Éphraïm. This surprising association of bloody Lévite stories with Gessner’s peaceable and Arcadian world of shepherds can be explained in the reference framework of contemporary anthropology. Rousseau himself regarded the syndrome of particular cruelty and near-natural purity as a characteristic feature of a certain phylogenetic stage of development: the period of barbarity, during which still the majority of people are thought to have lived as nomadic shepherds. This period is the setting for not only the protagonists in Rousseau’s Lévite and Gessner’s Idyllen, but also that of an epyllion that Johann Jakob Bodmer, not without reason, published with his original German translation of Rousseau’s Lévite in 1782: Menelaus bey David.

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